FOMO au volant, mort au tournant

FOMO

"Fear Of Missing Out", FOMO, ou en français « peur de rater quelque chose ».

Il faut entendre un besoin irrépressible d'être constamment en relation avec les autres, d'être au courant des dernières actualités, d'être joignable à tout moment grâce à son smartphone. Ce téléphone aux multiples fonctionnalités, le smartphone, qui a bouleversé nos vies en nous permettant de rester connecté partout et tout le temps, et aujourd'hui entre les mains de 24,1 millions de Français mettrait-il notre vie en péril ? C’est en tout cas ce que révèle l’analyse du syndrome de FOMO.

 

Alors de quoi s’agit-il vraiment ? comment ce syndrome contamine-t-il de plus en plus la population ?   et à quels dangers expose-t-il ?


 

Tout sur le FOMO

 

On parle « d’angoisse » d’être coupé du monde, d’ « incapacité » à résister à utiliser son smartphone, de « dépendance » au son, à la vibration, à la lumière qui affiche un nouveau message. Le vocabulaire tendant à définir le FOMO est complètement celui de l’addiction et très proche de celui qui permet de décrire les effets d’une drogue.

Plusieurs phénomènes sont à relever.

  • Le phénomène d’amplification: en France, on enverrait 156 SMS par semaine en moyenne contre 19 en 2009

  • Le phénomène de réflexe : pour 38% des conducteurs, regarder son smartphone lorsqu’il émet un son (appel, SMS, alertes, mels) est devenu un réflexe.

  • Le phénomène d’aggravation chez les jeunes : pour les moins de 35 ans, le phénomène de réflexe est presque à multiplier par deux (67%).

 

Le FOMO au volant : mêmes phénomènes

  • Amplification des comportements : Les français perçoivent de moins en moins le danger de téléphoner au volant. Ils étaient 90% en 2004 à le penser, en 2013 ils ne sont plus que 76%.

  • Réflexe : 31% des conducteurs déclarent lire des sms au volant

  • Aggravation chez les jeunes : 61% des conducteurs de moins de 35% lisent leurs sms en conduisant


 

Les dangers du FOMO au volant

Les derniers chiffres sur le sujet sont sans appel : écrire un message en conduisant multiplierait par 23 le risque d’accidents ; 1 accident corporel sur 10 serait lié à l’utilisation d’un téléphone portable au volant ; envoyer ou recevoir un message nécessiterait de quitter la route des yeux 5 secondes.

 

Le smartphone cumule en effet 4 sources de distraction :

  • La distraction auditive : l’attention est détournée par ce que l’on entend

  • La distraction visuelle : l’attention est détournée par ce que l’on voit

  • La distraction physique : l’attention est détournée par ce que l’on fait

  • La distraction cognitive : l’attention est détournée par des pensées



 

Le FOMO, un phénomène mondial

Les chiffres sont sévères et indiquent que ce syndrome touche bien d’autres pays dans le monde. Ainsi 45% des conducteurs anglo-saxons échangeraient des messages texte en conduisant ; 1 conducteur australien sur 6 enverrait régulièrement des textos en conduisant ; 27% des adultes américains enverraient ou liraient des messages texte tout en conduisant.


 

Le FOMO et la loi

Les textes sont formels, voilà ce qu’ils disposent :

 

  • L'utilisation d’un téléphone portable tenu en main est sanctionnée par une amende forfaitaire de 135 € et un retrait de 3 points du permis de conduire 

  • Le fait de consulter ou manipuler son téléphone est également interdit et est passible des mêmes sanctions

  • Le fait de placer dans le champ de vision du conducteur d’un véhicule en circulation un appareil en fonctionnement doté d’un écran et ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation est interdit. Cette infraction est sanctionnée d’une contravention de 5ème classe d’un montant de 1 500 euros au maximum et d’un retrait de 3 points du permis de conduire. L’appareil peut être saisi par les forces de l’ordre et définitivement confisqué après condamnation du contrevenant par le tribunal.